La réalité mixte Avec Rift Hero: Mixed Reality Horde Survival, Skycamp Studio tente une approche explosive de la réalité mixte, mélangeant horde survival, roguelike et combat dans une seule et même expérience. Vous êtes un héros sans repos, un rempart contre des vagues d’ennemis qui émergent littéralement dans votre propre espace. Votre chambre devient un champ de bataille, votre salon un bastion assiégé. Chaque mur, chaque meuble, chaque recoin de votre maison est intégré à la mécanique du jeu.
Mais ce concept tient-il sur la durée, ou n’est-ce qu’un gimmick technologique qui peine à trouver une véritable profondeur ?
Un carnage interactif
Dès les premières minutes, Rift Hero: Mixed Reality Horde Survival impressionne par sa capacité à transformer votre espace en un champ de bataille interactif. Grâce aux fonctionnalités de réalité mixte du Meta Quest 3, les ennemis surgissent directement à travers les murs, les projectiles ricochent sur vos meubles, et chaque pièce devient une nouvelle arène où il faut sans cesse s’adapter. Le concept est grisant. L’idée de devoir utiliser son environnement réel comme terrain de combat crée une immersion instantanée, et la première vague d’ennemis procure une montée d’adrénaline indéniable. On se baisse, on esquive, on tire à bout portant… et on réalise rapidement que le jeu nous pousse à bouger et réagir différemment d’un FPS VR classique.
Mais après cette première montée en puissance, les défauts commencent à apparaître. Si l’intégration de la réalité mixte est techniquement impressionnante, elle montre rapidement ses limites en termes de gameplay. Le level design est totalement dépendant de l’environnement du joueur, et cela pose un problème de structure. Un grand espace permet des combats dynamiques, tandis qu’une pièce trop exiguë limite les déplacements et rend certaines vagues impraticables.
Le jeu propose un système de progression roguelike, avec des améliorations à débloquer entre chaque session, mais les vagues d’ennemis deviennent vite répétitives. Les patterns d’attaque manquent de variété, et après quelques heures, on a l’impression d’enchaîner les mêmes situations encore et encore, sans réelle surprise.
L’arsenal manque lui aussi de profondeur. Les armes sont satisfaisantes à utiliser, avec un bon feeling de tir et des effets visuels percutants, mais le manque de diversité dans les types d’attaques et de stratégies disponibles finit par lasser. On expérimente un peu au début, puis on se cantonne rapidement aux mêmes armes et aux mêmes tactiques. L’IA des ennemis est un point faible évident. Ils suivent souvent des schémas rigides, se contentant d’avancer en ligne droite, ce qui détruit une partie de la tension que devrait procurer une expérience de survie. Même avec la pression constante des vagues, on ressent rarement une menace réelle, car leurs comportements sont trop prévisibles.
Rift Hero offre un concept brillant mais peine à le traduire en un gameplay réellement profond. L’immersion est réussie, mais la répétitivité et le manque de variété dans les mécaniques de combat limitent fortement l’intérêt à long terme.
Un spectacle explosif… mais qui manque d’impact
Si Rift Hero: Mixed Reality Horde Survival ne brille pas par la complexité de son gameplay, il a au moins le mérite d’offrir une mise en scène percutante et une intégration convaincante de la réalité mixte.
Là où le jeu impressionne le plus, c’est dans sa capacité à projeter les ennemis dans votre espace réel avec un naturel déconcertant. Le Meta Quest 3 fait ici des merveilles : les créatures ne semblent pas simplement superposées à votre environnement, elles interagissent réellement avec lui. Elles brisent des murs virtuels qui s’alignent sur vos cloisons, émergent de portails dimensionnels qui se forment au-dessus de vos meubles, se déplacent en contournant votre canapé ou votre table basse.
Le tout est renforcé par des effets visuels et sonores efficaces. Les tirs fendent l’air avec un impact satisfaisant, les explosions projettent des débris numériques à travers votre champ de vision, et les ennemis réagissent avec un bon sens du feedback lorsqu’ils sont touchés.
Mais si le jeu sait être spectaculaire, il manque cruellement de variété dans ses environnements. Contrairement à un FPS traditionnel où chaque mission vous emmène dans un nouveau décor, ici, vous jouez toujours dans le même espace : le vôtre. Et peu importe la qualité du moteur de réalité mixte, il n’empêche pas une lassitude de s’installer.
De plus, le bestiaire est un autre point faible du jeu. Les ennemis finissent par tous se ressembler, avec des modèles recyclés et peu de variation dans les animations.On affronte essentiellement les mêmes créatures encore et encore, ce qui amoindrit l’effet de surprise et réduit la tension des combats.
Le design sonore fait bien son travail, mais manque de subtilité. Les impacts et explosions sont percutants, mais l’ambiance globale est trop générique pour marquer l’esprit. Une musique plus dynamique et évolutive aurait pu renforcer la montée en intensité des affrontements, mais le jeu se contente de nappes sonores convenues qui finissent par se faire oublier.
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