Le genre bullet hell est réputé pour ses défis impitoyables, exigeant des réflexes fulgurants et une concentration sans faille. Call of Sentinels, développé par A17 Games et publié par OverGamez, s’inscrit dans cette tradition en proposant une expérience intense sur Nintendo Switch, disponible depuis le 15 février 2025.
Mais ce déferlement d’action parvient-il à se démarquer dans un genre déjà bien établi, ou se perd-il dans la masse des titres similaires ?
Un monde en ruine, un dernier rempart contre l’oubli
Loin des shooters dénués de contexte, Call of Sentinels tente d’ancrer son chaos dans un univers aux fondations solides. Loin d’être un simple prétexte à l’action, son scénario dessine une toile de fond qui, bien que discrète, donne du relief aux affrontements.
L’histoire prend place dans un monde au bord de l’extinction, un univers où les forces sentinelles, dernier rempart face au néant, luttent contre une menace inconnue qui consume tout sur son passage. Les dernières citadelles tombent une à une, et vous incarnez l’un des derniers guerriers capables de ralentir l’inévitable.
Le jeu distille ses éléments narratifs à travers des dialogues minimalistes, des descriptions d’armes et des fragments d’histoire que l’on découvre au fil des runs. Chaque avancée permet d’en apprendre un peu plus sur la nature de la menace et sur les raisons qui ont conduit à ce cataclysme.
Cependant, si l’univers est intrigant, il reste sous-exploité. L’histoire est là, mais elle peine à s’imposer face à l’action frénétique du jeu. On sent qu’il y a un effort de worldbuilding, mais il manque de mise en scène et de moments marquants pour réellement captiver le joueur.
Call of Sentinels pose un cadre intéressant, mais il se contente de l’effleurer. L’univers a du potentiel, mais il n’est qu’un décor lointain, une toile de fond qui peine à exister face à la fureur du gameplay.
Un chaos jouissif ou une mécanique déréglée ?
Call of Sentinels impose un rythme infernal. Le gameplay est nerveux, exigeant, et chaque instant passé sur le champ de bataille est une danse millimétrée entre esquives et tirs précis.
La structure roguelite du jeu permet de débloquer de nouvelles améliorations à chaque tentative, donnant au joueur une marge de progression appréciable. Chaque run est une nouvelle opportunité d’expérimenter différentes synergies d’armes et de compétences, renforçant l’impression de montée en puissance au fil des parties.
Si les sensations de tir sont satisfaisantes, avec des armes aux impacts bien retranscrits, le système de progression souffre d’un certain déséquilibre. Certaines compétences sont nettement plus efficaces que d’autres, rendant certaines stratégies sous-exploitées au profit d’un petit nombre d’optimisations dominantes.
De plus, l’intelligence artificielle des ennemis est un point faible majeur. Leur comportement est trop prévisible, et ils se contentent souvent de foncer sur le joueur en ligne droite, rendant certains affrontements mécaniques plutôt qu’intensément stratégiques.
Les arènes manquent également de diversité. Si les premières heures de jeu sont grisantes, la répétition des environnements et le manque de variété des ennemis créent rapidement un effet de lassitude. Il manque une véritable évolution dans la mise en scène des combats, ce qui empêche le jeu d’atteindre le niveau d’un véritable shoot’em up culte.
En l’état, Call of Sentinels offre une prise en main immédiate et des affrontements frénétiques, mais son manque de diversité et de finesse dans l’équilibrage limitent son attrait sur le long terme. Un plaisir immédiat, mais une profondeur qui peine à suivre.
Un spectacle lumineux qui manque d’impact
Si Call of Sentinels répète trop ses schémas de combat, il ne lésine pas sur l’aspect visuel. Chaque affrontement est une explosion de couleurs, un ballet frénétique où les projectiles illuminent l’écran dans un chaos organisé. Les effets visuels sont dynamiques, et la fluidité du jeu sur Nintendo Switch reste impeccable, même en pleine tempête d’ennemis.
Mais aussi spectaculaire soit-il, le jeu souffre d’un certain manque de personnalité artistique. L’esthétique, bien que propre et lisible, manque de cachet. Les environnements sont fonctionnels mais peu mémorables, les décors se ressemblent trop, et les arènes manquent de détails qui pourraient renforcer l’immersion. On se bat dans des lieux sans âme, des champs de bataille génériques qui n’exploitent jamais vraiment le potentiel de l’univers.
Le bestiaire suit la même logique. Les ennemis sont variés dans leur comportement, mais visuellement trop similaires. Il manque des designs marquants, des créatures qui imposent une présence forte et reconnaissable. Résultat : les vagues d’adversaires finissent par se confondre, réduisant l’impact visuel des affrontements.
Côté sonore, les explosions, les tirs et les impacts sont percutants, mais les musiques peinent à se renouveler. Le jeu mise sur des morceaux électro-épiques qui font leur effet au début, mais dont les boucles finissent par tourner en fond sonore sans jamais vraiment marquer. Il manque une montée en puissance, une tension musicale qui évoluerait en fonction de l’intensité des combats.
En somme, Call of Sentinels offre un festival visuel et sonore efficace, mais qui peine à sortir du lot. Les effets lumineux sont impressionnants, mais l’absence d’une vraie direction artistique forte empêche le jeu d’avoir une identité propre.
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